La Peau de chagrin

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Titre : La Peau de chagrin

Auteur : Balzac

Éditions : Le Livre de Poche

Pages : 407

  • Résumé de la quatrième de couverture : 

Un jeune aristocrate désargenté et désespéré, Raphaël de Valentin, reçoit d’un vieil antiquaire une peau d’onagre miraculeuse et maléfique : elle satisfait tous ses désirs, mais elle rétrécit à chaque souhait exaucé. Raphaël, qui rêvait de conquérir le monde, découvre ainsi, au prix de sa propre existence, que « Vouloir nous brûle et Pouvoir nous détruit ». Seul face à sa mort, dont il peut chaque jour calculer l’échéance, il délaisse la société de hommes, renonce à la jouissance du monde.

  • Mon avis :

Prenez du fantastique et ajoutez-le au réalisme ; complétez avec une intrigue incroyable et des personnages extraordinaires. Enrichissez le tout avec la plume de Balzac et vous obtenez un chef-d’œuvre. La Peau de chagrin m’intéressait depuis un petit moment et puis je l’ai lu et je suis certaine d’être tombée sur la plus fabuleuse des œuvres de Balzac. 

« Je suis fou. Je sens la folie rugir par moments dans mon cerveau. Mes idées sont comme des fantômes, elles dansent devant moi sans que je puisse les saisir. Je préfère la mort à cette vie. »

Raphaël de Valentin souhaite mourir. C’est par hasard qu’il entre chez un antiquaire et que ce dernier lui remet un talisman unique : une peau de chagrin aux propriétés magiques. Celle-ci a le pouvoir de réaliser tous les désirs de son détenteur. Cependant, à chaque voeu exaucé, la peau de chagrin se réduit. Raphaël pensait enfin toucher au bonheur, mais il s’en éloigne jour après jour et est plus torturé que jamais.

C’est dans l’univers réaliste habituel de Balzac qu’émerge étonnamment le fantastique. Dès cette trame narrative atypique j’ai été conquise. La vie du protagoniste ne tient qu’à cette peau et aux voeux qu’il mentionne et qui réduisent peu à peu sa vie à néant. Nous faisons face à l’interrogation principale de ce roman : ne devons-nous pas nous contenter de ce que nous avons déjà ?

« J’étais la proie d’une excessive ambition, je me croyais destiné à de grandes choses, et je me sentais dans le néant. J’avais besoin des hommes, et je me trouvais sans amis. Je devais me frayer une route dans le monde, et j’y restais seul, moins craintif que honteux. »

Les personnages sont grandioses. Raphaël peut sembler détestable, tout comme Rastignac, mais je les ai tous deux adorés. Certes Raphaël a cette terrible envie de richesse et d’amour, mais il prend conscience de cet excès et des risques qui y sont liés. C’est en réalité un personnage  qui est à la fois réfléchi et torturé par lui-même. J’ai beaucoup aimé Pauline qui est touchante et qui dégage une certaine innocence ce qui permet à Raphaël de garder les pieds sur terre.

Il n’est pas nécessaire d’évoquer longuement la beauté de l’écriture de Balzac et de ses descriptions. Ce roman est riche en réflexion concernant la vie, la mort, le désir et la possession. Balzac a irrévocablement fait quelque chose de très grand et d’unique.

« Vouloir nous brûle et Pouvoir nous détruit ; mais SAVOIR laisse notre faible organisation dans un perpétuel état de calme. »

La richesse de ce roman et de son intrigue est une merveille. La Peau de chagrin se révèle être un véritable coup de cœur qui, pour moi, est un sans faute.

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