Le Grand Feu

Le Grand Feu
Léonor de Récondo
Grasset – 221 pages

Venise,1699. À la naissance d’Ilaria, ses parents la confient à la Pietà, institution qui recueille les enfants abandonnées et les voue à la musique.
Dans cette communauté féminine, la petite fille apprend le violon avec le maestro Vivaldi, et joue lors des concerts où les Vénitiens se pressent, fascinés par le talent des interprètes dissimulées derrière les grilles de l’église. Mais Ilaria étouffe, rêve d’ailleurs. Son amitié avec la jeune Prudenza l’ouvre au monde.
Le grand feu, c’est l’amour qui la foudroie à l’aube de ses quinze ans pour le frère de Prudenza. Transportée, Ilaria mêle désir charnel et musique au point de les confondre.

Dans ce grand bal qu’est la rentrée littéraire se trouve Léonor de Récondo et son Grand Feu, forcément, ils ne sont pas passés inaperçus. Une plongée dans le Venise du XVIIIe était beaucoup trop séduisante.  

Ilaria est placée dès sa naissance à la Pietà, lieu emblématique de Venise qui recueille les jeunes filles. Elle passe sa jeunesse sous l’oeil attendri de Bianca qui veille sur elle. Ilaria idolâtre Maria « à la voix d’or », mais le chant n’est pas la destinée de notre jeune héroïne. C’est auprès du maestro Antonio Vivaldi qu’Ilaria va faire ses preuves, un violon entre les mains. Mais la passion ne provient pas uniquement de la musique, elle vient aussi de Paolo, le frère de Prudenza. 

« La vie ici est à son essence. La musique est un art qui se façonne dans une addition d’âmes. »

La musique, Léonor de Récondo sait la créer. C’est à travers Ilaria, cette jeune fille fougueuse, grande passionnée et passionnante, que l’autrice nous charme. Ce personnage aurait pu être comme ses deux sœurs aînées, vivre auprès de ses parents dans leur boutique, mais sa mère lui a choisi un autre destin. Un destin incandescent qui l’a guidée à Vivaldi, aux côtés duquel Ilaria va beaucoup apprendre. 

Le Grand Feu n’est pas juste un roman sur la musique et Venise, c’est surtout un roman d’amour digne des plus belles histoires d’amour. C’est un amour jeune, naïf, surprenant, le premier amour, celui qui nous marque à jamais. Paolo, en amoureux transi et éternel rêveur, a su conquérir le cœur de sa muse, celle pour qui il prend le large. Quant à Ilaria, elle est partagée entre la musique qui l’habite et cette flamme qui brûle pour Paolo. 

Il y a quelque chose de réconfortant lorsqu’on lit une œuvre de Léonor de Récondo. C’est certainement sa plume, à la fois envoutante et délicate qui nous transcende. Quelque soit le sujet, les personnages ou l’époque, les émotions restent intactes, elles nous submergent au fil des pages et nous embrasent. 

Le Grand Feu est un grand roman, un coup de cœur frémissant qu’on ne veut pas lâcher et qui nous entraîne dans une ardeur déconcertante.

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