L’Argent

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Titre : L’Argent

Auteur : Émile Zola

Éditions : Folio

Pages : 536

 

  • Résumé de la quatrième de couverture :

Alors, pendant la dernière demi-heure, ce fut la débâcle. Après l’extrême confiance, l’engouement aveugle, arrivait la réaction de la peur, tous se ruant pour vendre, s’il en était temps encore. Les cours, de chute en chute, tombèrent à 1500, à 1200, à 900. Il n’y avait plus d’acheteurs, la plaine restait rase, jonchée de cadavres. Au-dessus du sombre grouillement des redingotes, les trois moteurs semblaient être des greffiers mortuaires, enregistrant des décès. un silence effrayant régna, lorsque, après le coup de cloche de la clôture, le dernier cours de 830 francs fut connu. Et la pluie entêtée ruisselait toujours sur le vitrage; la salle était devenue un cloaque, sous l’égouttement des parapluies et le piétinement de la foule, un sol fangeux d’écurie mal tenue…

  • Mon avis :

Dix-huitième tome des Rougon-Macquart, L’Argent peut paraître repoussant à cause de son titre très explicite, mais étonnamment, il se révèle plus intéressant que prévu et semble être encore d’actualité. 

« Détruire l’argent, mais c’est la vie même, l’argent ! Il n’y aurait plus rien, plus rien ! »

Aristide Saccard, personnage déjà connu et vu dans les Rougon-Macquart, voue une passion particulière pour l’argent et a pour seul dessein d’en acquérir toujours plus. Lui vient alors l’idée de la Banque Universelle qui sera la plus grosse et importante affaire de sa vie. Il se donnera tout entier pour arriver à l’aboutissement de son projet rêvé.

L’argent est ici présenté sous toute sa splendeur et sous toutes ses formes. C’est une réelle obsession pour Saccard et sera bien évidemment la cause de sa destruction. Il n’est pas inintéressant de lire des pages et des pages sur la spéculation maniée à merveille par ce personnage qui se retrouvera, malgré lui, également confronté à des problèmes familiaux. Ces deux principaux thèmes deviennent étroitement liés au fil des pages, pour finalement ne faire plus qu’un à la toute fin du roman.

« Il y avait là aussi des êtres qui souffraient, et son chagrin était comme trempé de ces larmes, elle agonisait de mélancolie, jusqu’à se croire insensible et morte dans la douleur des autres. »

Dans chaque Rougon-Macquart, Zola nous présente un personnage fort et différent des précédents. Ici, Saccard est un personnage au charisme étonnant et au caractère déroutant. Sa vision du monde et de l’argent, bien que perturbante, est clairement expliquée. Il est avide de pouvoir et ne semble jamais rassasié, à toujours vouloir plus. A côté de ce personnage se trouve Madame Caroline qui n’a pas la même approche que Saccard pour l’argent. Caroline rend le texte vivant et apporte une vision plus douce et simpliste de l’argent.

Tout comme la religion qui a déjà été traitée de manière objective et relativement intéressante, l’argent reste un thème complexe. Toutefois, Émile Zola avec cette plume tant adorée, n’abandonne pas son lecteur, il le guide et lui donne tous les éléments essentiels à la bonne compréhension de son histoire. La Bourse devient ainsi plus aisée une fois éclairée par les mots du maître.

« On perd, mais on gagne, on espère un bon numéro, mais on doit s’attendre toujours à en tirer un mauvais, et l’humanité n’a pas de rêve plus entêté ni plus ardent, tenter le hasard, obtenir tout de son caprice, être roi, être dieu ! »

Peut-être que ce livre ne montre pas uniquement le fait que l’argent est une pure folie aux yeux de Saccard, mais aux yeux de nombreux hommes. Ce n’est ni un bien, ni un mal, juste une faiblesse qui vient les détruire.

3 réflexions au sujet de « L’Argent »

  1. Charmant-Petit-Monstre

    On m’en fait l’éloge (de ce roman en particulier) et je pense qu’effectivement c’est toujours le texte reste d’actualité de manière incroyable. Comme bon nombre des romans réalistes/naturalistes de cette époque d’ailleurs. L’autre jour j’ai relu quelques passages de Bel Ami de Maupassant, que j’avais lu entièrement au lycée et que j’avais détesté (je n’avais sans doute pas aimé la morale « douteuse » de l’histoire) et j’ai été fascinée par l’aspect on ne peut plus contemporain de notre époque. Faudrait que je le relise d’ailleurs. Et je note L’Argent qui trône comme tous les Zola dans ma biblio en attente.

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    1. justinsunrise Auteur de l’article

      Oui je suis totalement d’accord avec toi. Je n’ai jamais lu Bel Ami, bien qu’il me tente fortement, je vais penser à me le procurer au plus vite. J’espère que lorsque tu te lanceras dans les lectures de Zola, ça te plaira !

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  2. Ping : Bilan mars 2017 | justinsunrise

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