Vers la beauté

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Vers la beauté

David Foenkinos

Gallimard

222 pages

 

Quatrième de couverture 

Antoine Duris est professeur aux Beaux-Arts de Lyon. Du jour au lendemain, il décide de tout quitter pour devenir gardien de salle au musée d’Orsay. Personne ne connaît les raisons de cette reconversion ni le traumatisme qu’il vient d’éprouver. Pour survivre, cet homme n’a trouvé qu’un remède, se tourner vers la beauté. Derrière son secret, on comprendra qu’il y a un autre destin, celui d’une jeune femme Camille, hantée par un drame. 

 

Mon avis

Depuis plusieurs années je considère David Foenkinos comme mon auteur contemporain préféré, écrivain que j’admire depuis Charlotte, roman qui a changé ma vie et qui me hante toujours. J’attendais avec une grande impatience la sortie de son dernier titre. Vous n’imaginez pas l’excitation de l’avoir enfin. J’ai eu ce pressentiment à la vue du titre et du tableau de Modigliani que je ne pouvais qu’aimer ce livre. 

« Nous sommes un sujet, et subitement on ne veut plus de vous. Le hors-sujet, c’est la mort. »

Au musée d’Orsay se trouve un étonnant gardien de salle. Nouveau à son poste, Antoine Duris a quitté sa vie lyonnaise, son travail de professeur aux Beaux-Arts, pour Paris. Cet homme mystérieux et passionné de Modigliani n’est pas dans une simple reconversion professionnelle. Antoine veut fuir son passé qui le hante. Pour cela, il se laisse emporter par la beauté.

Roman en quatre parties qui nous fait voyager entre le passé et le présent, entre les divers personnages liés au même homme : Antoine Duris. Plongé dans sa solitude, il ne veut pas parler de son passé et des raisons qui l’ont poussé à quitter Lyon. Pourquoi ce professeur renommé devient-il un simple gardien de salle ? La beauté se perçoit à travers ce métier et la salle qu’il garde : l’une qui est consacrée à l’exposition Modigliani. Mais elle est surtout symbolisée comme étant un remède à la souffrance, un apaisement, un moyen pour se réparer soi-même. Au-delà de la dimension artistique et de la beauté se trouve la laideur, l’envers du décors avec le harcèlement sexuel que subissent les femmes, ou dans ce cas, Camille.

Je ne peux m’empêcher de faire des parallèles avec Charlotte avant tout parce qu’il est question d’art avec ces deux romans. Mais j’ai également eu l’impression de retrouver ce rapport d’apprentissage de la peinture entre deux personnages et l’importance de croire en soi. Charlotte est présente entre les lignes telle l’ombre de Camille.

« On aime ce qui est aimé par ceux qu’on aime. »

J’ai apprécié que tous les personnages jouent un rôle dans l’histoire et d’en savoir un peu sur la vie de chacun, jusqu’aux détails les plus infimes. J’ai adoré le personnage d’Antoine pour sa grande discrétion, son important savoir et sa passion pour l’art. Il forme une belle association avec la peinture. Le personnage de Camille crée un sentiment d’insécurité et de malaise. Cette jeune femme talentueuse qui n’est pas épargnée par la vie est dotée d’une force remarquable. Et le lien unissant ces deux êtres est d’une rare beauté.

À travers les 222 pages de ce roman, j’ai retrouvé la plume poétique et si touchante qui m’avait emportée dans Charlotte. Ici, l’émotion et la violence ne font qu’une et c’est pour cette raison que ce livre est quelque peu dérangeant. À sa manière David Foenkinos glisse de l’humour pour apporter de la couleur au sombre tableau qui nous dépeint.

« Les tristesses s’oublient avec Botticelli, les peurs s’atténuent avec Rembrandt, et les chagrins se réduisent avec Chagall. »

Vers la beauté cause un certain choc. De fait, je ne peux que saluer, encore et toujours, le talent de l’auteur qui a une nouvelle fois réalisé une merveille, une véritable œuvre d’art.

Merci Monsieur Foenkinos.

« La beauté demeure le meilleur recours contre l’incertitude. »

Une réflexion au sujet de « Vers la beauté »

  1. Serena

    Coucou,
    J’ai moi aussi beaucoup aimé ce roman de Foenkinos ! Le côté art et harcèlement peut sembler déroutant et pourtant c’est mené d’une main de maître !

    Répondre

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