Petit pays

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Titre : Petit pays

Auteur : Gaël Faye

Éditions : Grasset

Pages : 217

  • Quatrième de couverture : 

Avant, Gabriel faisait les quatre cents coups avec ses copains dans leur coin de paradis. Et puis l’harmonie familiale s’est disloquée en même temps que son « petit pays », le Burundi, ce bout d’Afrique centrale brutalement malmené par l’Histoire. 

Plus tard, Gabriel fait revivre un monde à jamais perdu. Les battements de cœur et les souffles coupés, les pensées profondes et les rires déployés, le parfum de citronnelle, les termites les jours d’orage, les jacarandas en fleur… L’enfance, son infinie douceur, ses douleurs qui ne nous quittent jamais. 

 

  • Mon avis : 

Ce livre a tant fait parler de lui que je ne pouvais passer à côté. Pourtant je m’en veux d’avoir mis autant de temps à le lire. Quelle grossière erreur ! Petit pays est de ces livres, plutôt rares, qui dès la première page donnent un sentiment de force incroyable : on sait qu’ils vont être bouleversants, des coups de cœur inévitables. 

« On ne doit pas douter de la beauté des choses, même sous un ciel tortionnaire. »

Grande plongée dans le passé de Gabriel, enfant de dix ans qui vit avec ses parents et sa sœur au Burundi. D’un père français et d’une mère rwandaise, Gabriel, jeune et insouciant, voit le paisible quotidien de son petit pays bousculé par la guerre entre les Hutus et les Tutsis. L’innocence enfantine est bafouée et la vie de Gabriel marquée à jamais.

Il est difficile de se replonger dans ses souvenirs d’enfance, d’en retracer l’exactitude des faits. Gabriel retourne au Burundi, pays où il a passé une partie de sa jeunesse. Il se remémore les paysages d’une beauté unique, son petit paradis, les moments passés avec ses amis et la violence des hommes. De l’histoire de Gabriel nous immergeons dans l’Histoire du Rwanda. La guerre civile et le génocide des Tutsis sont évoqués à travers les yeux de cet enfant qui ne comprend pas pourquoi il y a autant de violence et de haine entre les ethnies alors qu’ils sont tous des hommes. À l’image de Gabriel et de l’auteur, nous naviguons entre incompréhension et doute.

« Chacun voit le monde à travers la couleur de ses yeux. » 

Malgré son innocence et sa naïveté d’enfant, Gabriel est certainement le plus lucide de tous les personnages : pourquoi faire la guerre ? Enfant privilégié, Gabriel fait preuve d’une étonnante maturité, il a conscience de la détresse des autres et du mal qui est fait. La guerre le pousse à grandir, peut-être malgré lui, et cela se ressent dans ses réflexions et ses lettres qu’il échange avec Laure. Mais ce trouble l’a marqué et continue de le marquer une fois adulte. Outre Gabriel, j’ai aimé la bienveillance et la douceur du personnage de Mme Economopoulos qui se distingue, tout comme notre jeune héros, des autres.

Et puis il y a Gaël Faye et son style renversant d’une rare pureté. Chaque phrase est poétique et  rythmée d’une façon mélodique. Il hypnotise par ses mots. Les sentiments semblent si réels, les émotions sont plus que présentes. C’est une histoire tragique pourtant drôle et touchante.

« Il faut se méfier des livres, ce sont des génies endormis. »

Alors c’était donc ça Petit pays ? Une claque littéraire comme on en prend peu. Pour un premier roman Gaël Faye s’en sort plus que très bien et ne laisse aucun doute sur son talent.

5 réflexions au sujet de « Petit pays »

  1. Ping : Bilan octobre 2017 | justinsunrise

  2. La Bouquineuse

    J’ai eu la même sensation que toi en le lisant : une claque ! Je n’avais jamais entendu parler de ses carnages et la plume de l’auteur est vraiment saisissante ! Depuis que je l’ai lu je m’en veux de ne pas avoir plus ouvert les yeux toutes ses années…

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  3. Ping : Bilan 2017 | justinsunrise

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