Yvette

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Yvette

Maupassant

Folio

161 pages

 

  • Quatrième de couverture : 

Yvette est une courtisane, qui fréquente le grand monde des aventuriers. C’est une amoureuse de la vie, une âme romantique, rêveuse et passionnée. Mais elle est aussi bien naïve : n’a-t-elle pas compris que sa condition lui interdit le mariage avec un homme de la haute société, dans laquelle elle est pourtant à son aise ? Ne sait-elle pas que sa mère appartient, comme elle, à la « prostitution dorée » ? Comment dès lors échapper à son destin et devenir une « honnête femme » ?

 

  • Mon avis :

Il y a longtemps que je n’avais pas lu une nouvelle de Maupassant. Mon choix s’est tourné vers Yvette dont on entend peu parler, ce qui est fort dommage.

Yvette côtoie depuis toute petite le monde de la débauche. Mais quand vient pour elle le moment de se marier, elle choisit l’homme qu’elle aime et qui n’appartient pas à sa classe sociale. Yvette aura bien du mal à comprendre cela et pour quelles raisons sa mère refuse son union avec Servigny.

« Je ne parle pas du besoin bestial d’étreinte, mais de ce tourment moral et mental de ne faire qu’un avec un être, d’ouvrir à lui toute son âme, tout son cœur et de pénétrer toute sa pensée jusqu’au fond. »

Une nouvelle tournant autour de la naïveté et de l’illusion dans lesquelles vit le personnage éponyme. Yvette rêve d’amour alors qu’elle semble être née pour suivre les traces de courtisane de sa mère. Tant d’incompréhension dans le refus de cette dernière au sujet de son éventuel mariage avec le cher Servigny. Toutefois notre héroïne va saisir les difficultés que cela pourrait entraîner. Si on ne peut vivre avec la personne désirée, que faire outre mourir ?

Yvette est naïve, elle est fourbe, possessive et capricieuse, mais elle est blessée par sa découverte sur la réalité alors qu’elle était en pleine illusion. Sa vie n’est finalement pas celle qu’elle croyait. Malgré tout cela, on comprend sa peine. J’ai apprécié ce personnage torturée, à l’image de Servigny, l’amant tant désiré et désireux de la jeune Yvette. Ce duo de personnages fonctionne à merveille tant ils sont complémentaires. Mais il faut bien avouer que Servigny est particulièrement touchant avec ses belles déclarations aux mots terriblement justes et marquants.

« Dans tous les cas, elle me préoccupe beaucoup. Oui, je suis peut-être amoureux. J’y songe trop. Je pense à elle en m’endormant et aussi en me réveillant…c’est assez grave. Son image me suit, me poursuit, m’accompagne sans cesse, toujours devant mon, autour de moi, en moi. »

Cet amour qui semble maudit est très bien décrit par Maupassant. À travers les pensées et les réflexions de ses personnages, l’auteur nous dépeint à sa manière la vie, l’amour et la mort, le tout avec douceur.

Cette nouvelle est touchante. Au fil des pages, on apprend à apprécier Yvette, à aimer Servigny et à partager leur peine. Une histoire mélancolique qui vaut la peine d’être lue.

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