Lolita

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Lolita

Nabokov

Folio

502 pages

 

  • Quatrième de couverture 

« Lolita, lumière de ma vie, feu de mes reins. Mon péché, mon âme. Lo-li-ta : le bout de la langue fait trois petits bonds le long du palais pour venir, à trois, cogner contre les dents. Lo. Li. Ta.

Elle était Lo le matin, Lo tout court, un mètre quarante-huit en chaussettes, debout sur un seul pied. Elle était Lola en pantalon. Elle était Dolly à l’école. Elle était Dolorès sur le pointillé des formulaires. Mais dans mes bras, c’était toujours Lolita. »

 

  • Mon avis

Une histoire souvent critiquée, blâmée alors que derrière son apparence répugnante voire monstrueuse, se cache la plus poétique des histoires d’amour interdites. 

Humbert Humbert raconte son histoire. Celle d’une homme d’un trentaine d’années qui tombe éperdument, terriblement amoureux de la fille de douze ans de la femme qui partagera sa vie quelque temps. Quand la mère de Dolorès meurt, le narrateur peut enfin posséder sa nymphette. Un jeu dangereux commence.

« D’emblée, nous fûmes passionnément, gauchement, scandaleusement, atrocement amoureux l’un de l’autre. »

Humbert éprouve un intérêt particulier et sans limite pour celles qu’il appelle les « nymphettes », des jeunes filles âgées de 9 à 14 ans. Une passion, une pulsion, une obsession qui attend son paroxysme lorsqu’il rencontre Dolorès, Lolita, Dolly, Lo, fille de Charlotte Haze. Son fantasme est si fort, il veut tellement qu’elle lui appartienne, qu’il épouse la « Grosse Haze ». Sa mort est le doux synonyme de liberté pour Humbert. La relation entre Lolita et Humbert est malsaine, c’est certain. Mais je persiste à penser qu’elle n’est pas aussi choquante qu’elle n’y paraît. Humbert n’est pas le seul responsable, il n’est pas un vil pédophile et Lolita n’est pas une pauvre victime. Toute la complexité de ces deux êtres réside dans leur relation.

Je me demande si Dolly n’est pas plus abjecte qu’Humbert. Elle est manipulatrice, simulant la naïveté pour mieux jouer avec les sentiments d’Humbert. J’ai éprouvé de la peine pour lui même si cela n’excuse pas ses actes. Il n’est pas dénué de sentiments, bien au contraire, il déborde d’amour pour sa nymphette. Il est infâme mais souffre énormément. Sa peine peut être compréhensible.

« Il m’a brisé le cœur. Toi, tu n’as brisé que ma vie. »

Ses paroles et ses pensées, perturbantes pour la plupart, sont embellies par le merveilleux style de Nabokov. Le laid devient le beau. L’horreur devient douce grâce aux phrases poétiques qui dominent ce roman. Ce n’est pas l’histoire qui est choquante mais le style de l’auteur qui est d’une rareté.

Trop de malentendus ou de mauvais soupçons tournent autour de Lolita. Ce livre n’est pas un mal, mais l’histoire d’un homme qui a eu le malheur d’avoir de laides pulsions. C’est une œuvre incroyable.

2 réflexions au sujet de « Lolita »

  1. Ping : Bilan décembre 2017 | justinsunrise

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