Tortues à l’infini

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Tortues à l’infini

John Green

Éditions Gallimard

338 pages

 

  • Quatrième de couverture :

Aza, seize ans, n’avait pas l’intention de tenter de résoudre l’énigme de ce milliardaire en fuite, Russell Pickett. Mais une récompense de cent mille dollars est en jeu, et sa Meilleure et Plus Intrépide Amie Daisy a très envie de mener l’enquête. Ensemble, elles vont traverser la petite distance et les grands écarts qui les séparent du fils de Russell Pickett : Davis.

Aza essaye d’être une bonne détective, une bonne amie, une bonne fille pour sa mère, un bonne élève, tout en étant prise dans la spirale vertigineuse de ses pensées obsessionnelles. 

 

  • Mon avis : 

Cinq ans après le succès mondial de Nos étoiles contraires, John Green sort un nouveau roman. Étonnante surprise qu’est Tortues à l’infini, à la hauteur de son prédécesseur, si ce n’est plus. 

Aza pourrait être une jeune fille comme les autres si elle n’était pas hantée par ses pensées l’entraînant dans une spirale sans fin. Elle se retrouve entraînée par Daisy au sein de l’enquête sur la disparition de Russell Pickett, milliardaire et père de l’un de ses amis d’enfance, Davis. Comment être une ado comme les autres quand on se pose trop de questions ? quand on doit aller au-delà de ses TOC, de ses troubles mentaux ?

« Mais je commençais à comprendre que l’on n’était pas l’auteur de sa vie, que c’était une histoire racontée par d’autres. »

Cette histoire est à la fois une enquête et une quête de soi. L’enquête portant sur le père de Davis n’est qu’un prétexte pour aborder le véritable fond du problème : les troubles mentaux du personnage principaL. Aza est sujet à de nombreux TOC qu’elle a parfois du mal à  contrôler et qui viennent troubler son quotidien et ses relations. L’intrigue est évidemment bonne, mais j’ai trouvé que certaines réflexions et pensées d’Aza étaient peut-être un peu excessives pour son âge. Mais cela n’enlève rien au problème des troubles psychiques qui sont bien présents et qui viennent également nous hanter.

Aza est un personnage attachant qui mène un réel combat contre elle-même. Mal à l’aise dans son corps et dans sa tête, elle se renferme sur elle et tombe dans sa spirale. Daisy semble être la seule à pouvoir la retenir avec son extravagance et sa forte amitié. Une amitié que j’ai parfois trouvé inégale et qui m’a laissée sceptique. C’est comme si elle ne fonctionnait que dans un seul sens : Daisy doit être là pour Aza, et cette dernière fait le minimum pour son amie. Le comportement de Daisy peut ainsi être justifié. J’ai apprécié la simplicité de Davis à l’image des autres héros masculins de l’auteur.

« Le problème avec une spirale, c’est que si on se laisse prendre à l’intérieur, ça ne s’arrête jamais. Elle continue de se resserrer à l’infini. »

C’est avec un plaisir non dissimulé que j’ai retrouvé la plume de John Green. Il est dit que ce roman est le plus personnel qu’il a écrit jusqu’à présent. Je ne sais pas si en tant que lecteur nous pouvons approuver, mais il est certain qu’il s’agit du plus profond et juste de sa bibliographie. Ce roman ne nous plonge pas dans un pathos dégoulinant. Le texte est touchant, vrai et vraiment troublant.

Un roman fort qui pousse à la réflexion comme la plupart des romans de l’auteur. Une histoire singulière qui permet une remise en question. Et si la « folie » d’Aza était également la nôtre ?

Une réflexion au sujet de « Tortues à l’infini »

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