Les Chemins de la liberté, tome 1 : L’Âge de raison

21919165_10213918081297302_1203855705_n.jpg

Titre : Les Chemins de la liberté, tome 1 : L’Âge de raison

Auteur : Sartre

Éditions : Folio

Pages : 370

 

  • Quatrième de couverture :

« Ivich regardait à ses pieds d’un air fermé.

-Il doit m’arriver quelque chose.

-Je sais, dit Mathieu, votre ligne de vie est brisée. Mais vous m’avez dit que vous n’y croyiez pas  vraiment.

-Non, je n’y crois pas vraiment… Et puis il y a aussi que je ne peux pas imaginer mon avenir. Il est barré. 

Elle se tut et Mathieu la regarda en silence. Sans avenir… Tout à coup il eut un mauvais goût dans la bouche et il sut qu’il tenait à Ivich de toutes ses forces. C’était vrai qu’elle n’avait pas d’avenir : Ivich à trente ans, Ivich à quarante ans, ça n’avait pas de sens. Il pensa : « Elle n’est pas viable. » »

 

  • Mon avis :

Les Chemins de la liberté, qu’est-ce ? Ce sont trois romans ou plutôt une trilogie qui se situe entre 1938 et 1940. Elle évoque des thèmes marquants comme la liberté, les choix, l’idée d’engagement ou encore l’amour. L’Âge de raison est le premier tome de cette série prometteuse. 

« On n’en finit jamais avec la famille, c’est comme la petite vérole, ça vous prend quand on est gosse et ça vous marque pour la vie. »

Face à sa compagne enceinte, Mathieu, professeur de philosophie, est contraint de trouver une importante somme d’argent pour que Marcelle puisse avorter. N’étant pas tenté par la voie du mariage, Mathieu se lasse de Marcelle qu’il délaisse et est de plus en plus attiré par la jeune Ivich. En plein dans l’âge de raison, Mathieu doit apprendre à faire des choix.

Les faits sont énoncés dès le début : Marcelle est enceinte, c’est un accident, la seule solution et la plus sensée est l’avortement. Mathieu, coupable selon lui, va tout faire pour trouver l’argent nécessaire. Une trame narrative qui, en réalité, se révèle plus complexe que cela avec de profondes interrogations sur l’avortement, mais également sur l’homosexualité, le choix et la parole des femmes, et la notion de liberté. Une incroyable description de l’individualisme.

« Ce qu’il y avait de plus pénible dans la souffrance, c’est qu’elle était un fantôme, on passait son temps à lui courir après, on croyait toujours qu’on allait l’atteindre et se jeter dedans et souffrir un bon coup en serrant les dents, mais au moment où l’on y tombait, elle s’échappait, on ne trouvait plus qu’un éparpillement de mots et des milliers de raisonnements affolés qui grouillaient minutieusement. »

Le personnage de Mathieu est intéressant pour les nombreuses questions qu’il se pose et surtout pour son refus de l’engagement à l’égard de Marcelle qui reflète l’impossibilité ou le manque de parole des femmes à cette époque. La jeunesse et l’insouciance des autres personnages, à savoir Ivich, Boris ou Daniel, sont le parfait reflet de la jeunesse actuelle.

Dans ce roman on retrouve le Sartre tant apprécié des Mains sales et cette importance des choix à effectuer. Sartre met ici en avant sa philosophie et ses idées à travers des personnages qui se révèlent totalement perdus.

« Être libre. Être cause de soi, pouvoir dire : je suis parce que je le veux ; être mon propre commencement. »

Une trilogie qui commence fort avec L’Âge de raison, un roman qui permet de réfléchit sur bien des conditions et avant tout sur la condition humaine.

Une réflexion au sujet de « Les Chemins de la liberté, tome 1 : L’Âge de raison »

  1. Ping : Bilan septembre 2017 | justinsunrise

Laisser un commentaire