Comment parler des livres que l’on n’a pas lus ?

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Titre : Comment parler des livres que l’on n’a pas lus ?

Auteur : Pierre Bayard

Éditions de Minuit

Pages : 162

  • Résumé de la quatrième de couverture :

L’étude des différentes manières de ne pas lire un livre, des situations délicates où l’on se retrouve quand il faut en parler et des moyens à mettre en oeuvre pour se sortir d’affaire montre que, contrairement aux idées reçues, il est tout à fait possible d’avoir un échange passionnant à propos d’un livre que l’on n’a pas lu, y compris, et peut-être surtout, avec quelqu’un qui ne l’a pas lu non plus.

  • Mon avis :

On l’a tous fait au moins une fois, évoquer l’intrigue d’un livre, donner un avis dessus sans pour autant l’avoir lu. Tel est probablement le paradoxe de chaque lecteur, face à l’imposant nombre de livres à lire (et qu’on ne pourra jamais lire) : comment réussir à parler d’un livre que tout le monde a lu, sauf nous, que ça soit un best-seller ou un classique ?

Dans cet essai d’une centaine de pages, Pierre Bayard va répondre à la question : Comment parler des livres que l’on n’a pas lus ? à l’aide d’exemples littéraires et en développant des situations dans lesquelles on doit parler de livres qu’on n’a pas lus. C’est à travers trois partie qu’il va évoquer les différentes façons de lire ou plutôt de ne pas lire, les circonstances que cela peut entrainer par rapport à autrui en mettant en évidence des situations de non-lecture, et les « conduites à tenir » face à ces situations.

« Notre relation aux livres n’est pas ce processus continu et homogène dont certains critiques nous donnent l’illusion, ni le lieu d’une connaissance transparente de nous-même, mais un espace obscur hanté de bribes de souvenirs, et dont la valeur, y compris créatrice, tient aux fantômes imprécis qui y circulent. »

Malgré les nombreux avis négatifs lus à ce sujet, j’ai trouvé que l’oeuvre de Bayard était plutôt réussie et plus qu’intéressante. Je pense qu’il ne faut pas oublier que c’est un universitaire, il va donc de soi qu’il appuie ses idées sur beaucoup d’exemples, notamment littéraires. Cela n’empêche pas le développement précis de ses propos qui m’a permis d’avoir une vision différente du rapport que j’entretiens, en tant que lectrice, avec les livres et la lecture.

Comme pour Qui a tué Roger Ackroyd ? Bayard écrit d’une façon claire et explicite. Les essais peuvent parfois rebuter, mais ce n’est pas le cas avec celui-ci qui n’a rien de complexe. J’ai beaucoup apprécié les exemples qu’il a pris. Alors certes, Bayard ne donne pas précisément la solution pour parler des livres qu’on n’a pas lus, parce que je crois que c’est à nous de nous faire notre propre avis sur la question.

« Comment ne pas se dire, face au nombre incalculable de livres publiés, que toute entreprise de lecture, même multipliée sur l’ensemble d’une vie, est parfaitement vaine au regard de tous les livres qui demeureront à jamais ignorés ? »

C’est une lecture vraiment enrichissante du point de vue littéraire, mais aussi pour la réflexion et l’approche que l’on a avec les livres. Ce livre est à lire aussi bien en entier qu’en diagonale. Toutefois, je ne remercie pas M. Bayard pour avoir cité autant de livres que je n’ai pas lu.

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