Alma

Alma

Cizia Zykë

Éditions Taurnada 

211 pages

• Quatrième de couverture 

Une petite fille aux étranges pouvoirs vient au monde? Autour d’elle, c’est l’Espagne du Moyen Âge, barbare autant que raffinée, à la fois religieuse et brutale, où la reine Isabelle la Catholique s’apprête à chasser tous les Juifs du royaume.
La petite Alma, celle qui parle avec Dieu, deviendra-t-elle le guide dont son peuple a besoin, ou bien sera-t-elle comme tant d’autres balayée par le vent mauvais de l’Histoire ?
L’épouvante se mêle au comique, les destins s’enchevêtrent, aussi grandioses que pitoyables, dans un récit haletant, à la force d’une légende.

 

• Mon avis 

Il y a presque un an, j’ai découvert l’univers de Cizia Zykë avec le roman de Thierry Poncet, Zykë : l’aventure. Récit d’une histoire vraie, j’ai pu avoir un petit aperçu du cynisme de Zykë. J’ai sauté sur l’occasion de pouvoir lire un de ses textes, le dernier qui plus est, pour enfin découvrir son écriture.

Dans une Espagne violente du Moyen Âge, où les guerres de religion sont plus que présentes, une petite fille, Alma, intrigue par ses étranges dons : elle peut converser avec Dieu. Est-elle un guide ou un fléau ? Son destin est loin d’être tracé d’avance.

Cette histoire est un conte cruel sur un fond cynique. Elle se déroule au XV^e siècle en Espagne à Séville. Nous sommes en pleine guerre entre les catholiques et les juifs. Ces derniers sont considérés comme le mal absolu, ils sont la cause de tous les maux du monde. Parmi cette population qui ne cesse de cumuler les conflits se trouve une petite fille, Alma. Sa particularité tient au fait qu’elle a la capacité de parler avec Dieu. Elle échange des banalités avec lui comme elle converserait avec un vieil ami. Le narrateur nous relate donc son histoire et celle de l’Espagne du Moyen Âge. Beaucoup de confusions dans ce roman, j’ai eu du mal à tout suivre et je pense que cela est dû aux nombreuses interventions du narrateur à l’égard de son lecteur. Sans cesse il revient à lui, peut-être pour garder son attention dans ce monde barbare ou pour apporter de la modernité par rapport à l’époque. J’ai souvent du mal avec les romans se déroulant à l’époque médiévale, mais pour celui-ci j’ai plutôt apprécié la période contrairement aux personnages. 

« Certains naissent pour faire le bien. Ils sont très rares. D’autres, hélas plus nombreux, n’apparaissent parmi nous que pour répandre le mal. Leur destin sur terre est d’être nocif.Les pies d’entre eux ne sont satisfaites d’eux-mêmes qu’après avoir assassiné des dizaines, des centaines, des milliers de leurs semblables. »

En effet, je n’ai guère accroché aux divers protagonistes bien que la petite Alma attise la curiosité. Pourquoi elle et pas une autre personne ? Toutefois on ne peut qu’apprécier ce petit être humain chétif mais d’un courage exemplaire.

De l’écriture de Cizia Zykë, c’est avant tout l’humour que je retiens. Un humour percutant qui vient se mêler au dramatique de l’histoire. Entre langage familier et langage frôlant le soutenu, le lecteur navigue à travers les mots de l’auteur et de son narrateur, deux voix troublantes mais franches.

Alma est un roman complexe à suivre, mais qui vaut le détour pour l’humour de son auteur. Je remercie les éditions Taurnada et Joël pour cette étonnante découverte.